Ressources numériques en sciences humaines et sociales OpenEdition Nos plateformes OpenEdition Books OpenEdition Journals Hypothèses Calenda Bibliothèques OpenEdition Freemium Suivez-nous

Le GIEC accueille un nouveau capitaine

La semaine dernière, une nouvelle d’importance a secoué l’univers climatique : l’élection de Jim Skea, professeur britannique spécialisé dans les énergies durables, à la présidence du GIEC. Maintenant, je vous entends déjà me demander : le GIEC, qu’est-ce que c’est ? C’est une question très pertinente, chers lecteurs, et la réponse est au cœur de notre combat pour le climat.

Jim Skea, source : https://www.theccc.org.uk/2010/10/08/a-practical-guide-to-decarbonising-the-global-economy/

Comprendre le GIEC

Le GIEC, ou Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat, est une organisation créée en 1988 par l’ONU. C’est un peu le “médecin de famille” de notre chère planète. Sa mission ? Diagnostiquer le réchauffement climatique, identifier ses causes et, plus récemment, proposer des solutions pour le ralentir et nous aider à nous adapter. Les travaux du GIEC regroupent les recherches de centaines d’experts du monde entier dans plusieurs disciplines liées au réchauffement climatique. Chaque cycle de 5 à 7 ans, le GIEC produit plusieurs rapports principaux qui synthétisent ces travaux.

Mais attention, le GIEC ne fait pas que lire des thermomètres et dessiner des graphiques de températures. Non, le GIEC est aussi un grand communicateur. Il produit un résumé de ses rapports à l’intention des décideurs – un document plus court et plus accessible destiné aux politiques, aux entreprises, aux ONG et à nous tous, pour nous aider à comprendre les défis climatiques que nous devons relever.

Un nouveau capitaine pour le navire du GIEC

C’est là que Jim Skea entre en jeu. À 69 ans, ce spécialiste de l’énergie durable de l’Imperial College de Londres est désormais à la barre du navire du GIEC. Il succède à Hoesung Lee, un économiste sud-coréen spécialisé dans les questions d’énergie. Son mandat ? Diriger le GIEC pendant une décennie cruciale pour l’humanité. Les émissions de gaz à effet de serre doivent être drastiquement réduites pour que nous ayons une chance de limiter le réchauffement de la planète. C’est un défi monumental, mais Jim Skea est résolument optimiste. “Les défis sont énormes, mais l’essentiel est de ne pas être paralysé dans l’inaction par un sentiment de désespoir”, a-t-il déclaré.

Les priorités de Jim Skea

Le nouveau président du GIEC ne manque pas d’ambition. Il a défini trois priorités pour son mandat : améliorer l’inclusivité et la diversité, protéger l’intégrité scientifique et la pertinence politique des rapports du GIEC, et maximiser la portée et l’impact du travail du GIEC en collaborant étroitement avec les décideurs politiques et les autres parties prenantes. Autrement dit, Skea veut que le GIEC soit ouvert, fiable et, surtout, efficace.

Les défis à relever

La mission de Jim Skea est claire : alerter le monde sur l’urgence climatique et promouvoir des actions rapides et décisives. Le monde est confronté à des vagues de chaleur potentiellement mortelles, des inondations dévastatrices et des incendies de forêt intensifiés par le réchauffement climatique. Nous sommes déjà presque à 1,2 °C de réchauffement par rapport à la seconde moitié du XIXe siècle et le dépassement de 1,5 °C est désormais très probable dans les années 2030-2035, même temporairement.

La tâche qui nous attend

Le voyage qui nous attend avec le GIEC sous la houlette de Jim Skea sera sans doute ardu, mais c’est une aventure que nous devons entreprendre.

Bien sûr, pour comprendre les implications de l’action (ou de l’inaction) face au réchauffement climatique, il n’y a rien de plus parlant que de regarder ce qui se passe dans le monde réel. Récemment, le nord de l’Italie a vécu une séquence climatique particulièrement extrême qui donne un aperçu de ce que pourrait être notre futur si nous ne prenons pas les mesures nécessaires.

Imaginez : une semaine de canicule insoutenable, puis soudainement, des orages d’une intensité dévastatrice. C’est exactement ce qui s’est produit en Lombardie, en Italie, le 21 juillet. Un matin, une tornade s’est abattue sur le nord-est de la ville de Milan, tandis que des rivières de glace dévalaient les rues de Seregno, à une dizaine de kilomètres de Milan. Les pompiers ont dû intervenir près de 190 fois en raison des dégâts importants causés par les intempéries.

Crédit : https://www.huffingtonpost.fr/

Ce phénomène est un exemple concret de ce que les experts du GIEC et son nouveau président, Jim Skea, tentent de prévenir : les événements météorologiques extrêmes pourraient devenir de plus en plus fréquents et intenses si nous ne parvenons pas à inverser la courbe des émissions de gaz à effet de serre.

C’est ce à quoi Jim Skea et le GIEC veulent nous préparer et nous aider à éviter. Les défis sont gigantesques, mais avec de la science, de la volonté politique et notre engagement à tous, nous avons une chance de naviguer à travers cette tempête climatique. Ainsi, la lutte contre le réchauffement climatique n’est pas seulement l’affaire de scientifiques et de politiciens : elle est l’affaire de tous. Comme le dit Skea, “l’humanité a encore le pouvoir d’influer sur la trajectoire du réchauffement”.


OpenEdition vous propose de citer ce billet de la manière suivante :
Sebastien KEIFF (31 juillet 2023). Le GIEC accueille un nouveau capitaine. Le blog du papa chercheur. Consulté le 8 juillet 2025 à l’adresse https://doi.org/10.58079/snss


Vous aimerez aussi...

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

This site uses Akismet to reduce spam. Learn how your comment data is processed.